Planter l'ail d'automne, quoi faire ou ne pas faire ?
Peu de choses sont aussi gratifiantes que de récolter le fruit de son labeur dans son potager. Cependant, ce n'est pas toute les cultures qui se plantent au dégel ou lorsque les risques de gels sont complètements écartés!
L'ail se plante généralement à l'automne, avant le gel du sol, pour ainsi prévoir une récolte vers la fin du mois de juillet de l'année suivante. C'est exact, près de 270 jours entre la plantation et la récolte (si l'on omet la récolte de la fleur d'ail, 4-6 semaines avant la récolte du bulbe en soi).
Ainsi, il faut prévoir son potager d'avance, car une fois l'ail planté à l'automne, il faudra composer avec ce dernier lorsque l'on plantera le reste de nos légumes (et surtout, ne pas oublier où nous l'avons planté !)
Les étapes à suivre pour réussir la culture de l'ail :
1- Tout d'abord, il faut bien prévoir son emplacement en travaillant le sol en profondeur. Comme nous récoltons le bulbe, il faut un sol meuble et exempt le plus possible de débris et de compaction afin de ne pas nuire au développement. À cette étape, il est conseillé d’ajouter une dose de compost marin afin de s'assurer d'une bonne dose de nutriment pour la croissance de l'ail. On pourrait en rajouter au printemps, lors du dégel.
2- Il faut planter l’ail avant le gel automnal, mais pas trop tôt, car il pourrait germer et cela pourrait compromettre sa croissance. Normalement, on peut considérer la mi-octobre comme une bonne période pour faire la plantation, tout en vérifiant les prévisions météorologiques à moyen terme.
3- Pour planter, creusez un trou d'environ 8cm de profond (3 pouces) à tous les 10-15cm (4-6 pouces) par rang, et entre 20-30cm (8-12 pouces) entre les rangs.
4- Choisissez votre ail selon les différentes variétés disponibles, en s’assurant de ne jamais prendre de l’ail de l’épicerie, qui est parfois traité contre la germination. Séparez toutes les gousses (appelées caïeux lors de la plantation, nous continuerons avec ce terme pour la suite) en prenant soin de conserver la dernière couche de « papier » autour des caïeux et de conserver uniquement ces derniers qui sont beaux et non endommagés. Il faut planter les cailleux avec le plateau racinnaire vers le bas, la pointe vers le haut tel qu'illustré ci-bas.
5- Une fois l’ail planté, refermez les trous, enterrez les caïeux en prenant soin de ne pas les déplacer. Recouvrir d’une couche de paille ou de feuilles mortes afin de protéger du froid. Cette couche pourrait être enlevée lors du dégel pour accélérer ce dernier au printemps.
6- Tout au long du printemps, l’ail grandira rapidement jusqu’à atteindre sa hauteur maximale, soit environ 60-100 cm (2 pieds à 3.5 pieds). À ce moment, une tige élancée émergera de la tige principale, ce sera le début de la floraison de l’ail. Il est impératif de récolter, ou du moins, de couper cette dernière afin que le bulbe se forme dans la terre, autrement, il ne se formera jamais. Une fois que la tige florale fait une double boucle, elle est prête pour la récolte. Il faut la couper le plus près possible des dernières feuilles. Cette tige florale ainsi que le bourgeon, se mangent et c'est même un vrai délice qui n'est que très éphémère dans la saison du potager.
7- Une fois que la fleur d’ail est récoltée et que 50% des feuilles ont jaunies, il est l’heure de récolter. Toujours le faire lorsque le sol est le plus sec possible, en prenant soin de ne pas tirer simplement par la tige, car le bulbe restera dans le sol et la tige dans vos mains. Ainsi, pour décompacter le sol, utiliser une fourche à 4 dents pour soulever le bulbe ainsi, libérer ce dernier du sol. Nettoyer en enlevant les premières couches de papier qui recouvrent le tout et couper les racines. Il est important de faire sécher son ail si l’on veut le conserver longtemps, autrement, nous devrons le cuisiner rapidement, sans quoi, il pourrait germer ou pourrir, et tous ces jours de patience seront gaspillés.
Olivier leblanc, conseiller horticole